La Légion d'Honneur

Source : Grande Chancellerie de la Légion d'Honneur

L'Ordre National de la Légion d'honneur est la plus haute décoration française. Elle récompense les mérites éminents, civils ou militaires, rendus à la Nation.

La devise de l'Ordre est Honneur et Patrie.

L'Ordre, dont le chef de l'Etat est le Grand Maître, est dirigé par le Grand Chancelier assisté du Conseil de l'Ordre créé en 1802. Il a traversé plus de deux cents ans d'histoire de France.

Son organisation et son administration sont régies depuis le 28 novembre 1962 par le Code de la Légion d'honneur.

L'Ordre comprend 3 grades et 2 dignités :

Grades

  • Chevalier
  • Officier
  • Commandeur

Dignités

  • Grand Officier
  • Grand'Croix

Il est composé aujourd'hui d'environ 95.000 membres français. Plusieurs milliers d'étrangers sont également décorées de la Légion d'honneur.

Des villes, des collectivités, des écoles civiles et militaires ont été décorés pour des faits exceptionnels.
Depuis la publication du Code en 1962, l'octroi des Ordres Nationaux est strictement réservé aux personnes physiques.

La Légion d'honneur constitue un Ordre National doté de la personnalité morale.

Le Président de la République, Grand Maître de l'Ordre, statue, en dernier ressort, sur toutes questions concernant l'Ordre. Il prend la présidence du Conseil de l'Ordre quand il le juge utile.

Sous l'autorité du Grand Maître et suivant ses instructions, le Grand Chancelier dirige les travaux du Conseil de l'Ordre et ceux des services administratifs. Il relève directement du Président de la République, qui peut l'appeler à être entendu par le conseil des ministres quand les intérêts de l'Ordre y sont évoqués.

Le Conseil de l'Ordre, réuni sous la présidence du Grand Chancelier, délibère sur les questions relatives au statut de l'Ordre, aux nominations ou promotions dans la hiérarchie et à la discipline des membres de l'Ordre.

Historique

Entre 1791 et 1793, la Révolution supprima toutes les distinctions. Le Consulat, par arrêté du 4 nivôse an VIII (25 décembre 1799) complété par l'arrêté du 21 thermidor an IX (9 août 1801) institua les armes d'honneur afin de distinguer les soldats ayant accompli une action d'éclat. Ces armes, garnies en argent, portaient une inscription nominative et leur attribution donnait droit à un supplément de paie.

Ce système de récompenses ne s'adressant qu'aux militaires, la France ne possédait plus de système de récompenses complet. Bonaparte, conscient de la nécessité de rétablir ce principe, envisagea début 1802 de créer une institution qui porterait le nom de Légion d'honneur.

La Légion d'honneur s'inscrit dans le programme de réorganisation de la Nation, au même titre que le code civil, le Conseil d'Etat, la Cour des Comptes, le corps préfectoral, et les grandes écoles...

« Je défie, déclarait le Premier Consul, qu'on me montre une République ancienne ou moderne dans laquelle il n'y a pas eu de distinctions (...). Les Français (...) n'ont qu'un sentiment, l'honneur. Il leur faut donc donner un aliment à ce sentiment-là ; il leur faut des distinctions. »

Le 29 floréal an X (19 mai 1802), fut promulguée la loi portant création et organisation de la Légion d'honneur, après avoir été adoptée par le Corps législatif par 166 voix sur 276 votants.

La nouvelle Institution se voulait un corps d'élite destiné à réunir le courage des militaires aux talents des civils, formant ainsi la base d'une nouvelle société au service de la Nation. Le 14 floréal an X (4 mai 1802), Bonaparte déclarait en effet au Conseil d'Etat : "Si l'on distinguait les hommes en militaires ou en civils, on établirait deux Ordres tandis qu'il n'y a qu'une Nation. Si l'on ne décernait des honneurs qu'aux militaires, cette préférence serait encore pire car, alors, la Nation ne serait plus rien."

A sa création, la Légion d'honneur était composée de quatre grades (légionnaire, officier, commandant, grand officier). La dignité de grand aigle ou grande décoration ne fut créée qu'en 1805 (30 janvier). Hors action d'éclat, une durée de services de vingt-cinq ans fut requise tant pour les services militaires en temps de paix, que pour les les fonctions civiles. Les titulaires de la Légion d'honneur après réception d'une lettre d'avis, devaient prêter serment. Ils le firent à la République, puis à l'Empire après la proclamation du régime le 29 floréal an XII (19 mai 1804).